"MAMAAAAAAAAAN ! PAPAAAAAAAAA ! Réveillez vous !" étaient les paroles que mes sœurs et moi criions quand on les a vus sous leurs draps blancs. On pleurait. C'est ce jour là que nos vies ont basculées. J'avais 14 ans, ma grande soeur 16 et ma petite soeur 13. On était assez grandes pour comprendre qu'ils ne se réveilleraient jamais. Nous savions que la mort est irréversible, mais on avait quand même cet espoir, ce petit, faible espoir qui nous empêchait de pleurer. On était toutes les trois vivantes car on était chez des amies. Cet événement avait fait basculer toute notre vie. On avait grandi dans cette belle maison, que mes parents avaient achetée grâce a la promotion de notre père, quand ma grande soeur avait un an. Mes parents étaient presque riches. On allait dans une école privée, on était bien élevées, on avait même des femmes de ménage ! Moi j'étais une de ces petites filles toutes maigrichonnes, qui ne mangeaient rien, qui subissait les moqueries des petites filles au joues bien pleines. Un jour, j'en eu marre, je me suis mise à me moquer d'elles et elles se sont calmées, bizarrement. Du coup j'étais respectée. Pendant tout le reste de ma scolarité, j'ai été respectée, je ne sais même pas comment c'est possible. Du coup, jusqu'au décès de me parents, j'avais la belle vie. Sauf que un mois avant la mort de nos parents, mon père a été viré parce qu'il avait fait une erreur, sûrement impardonnable si il a été viré. On n'avait plus rien pour manger, notre père rejetait sa faute sur nous, il allait boire tous les soirs puis nous frappait quand il rentrait. On était impuissantes, aussi impuissantes que quand on a appris la mort de nos parents. Nous savions toutes les trois que ce n'était pas maman qui avait mal fermé l'arrivée de gaz, mais maman qui avait voulu se suicider et tuer notre père en même temps, car c'est elle qui nous a envoyées chez des amis. Mais ça on ne l'a pas dit à la police, on ne voulait pas leur raconter notre vie, on voulait tourner cette page de notre vie pour nous reconstruire. Jusqu'à 16 ans, je vivais chez notre tante avec mes deux sœurs, puis je me voulu intégrer les Bunnies. Je voulais me sentir aimée, enviée, adorée par des hommes, jalousée par des femmes, je voulais qu'on me regarde. Jay Gatsby a bien voulu de moi, alors j'entra dans les Bunnies : je l'ai rencontré dans le club, quand j'avais demandé où il était, on m'a emmenée dans son bureau, je lui ai expliqué que je voulais devenir une Bunny. Au premier regard, on aurait dit qu'il allait refuser. Puis il m'a posé des questions, m'a demandé de marcher, de danser et m'a finalement acceptée. Il m'a avoué avoir hésité, vu que je suis assez maigre, avec peu de formes, mais que j'ai un petit plus qui va sûrement plaire aux clients. Il m'a intégrée aux Bunnies et j'ai maintenant une bonne réputation là-bas, j'ai même des amies, ce que je n'avais pas eu quand mes parents sont morts : j'inspirais de la pitié envers les gens, pas de la sympathie.

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<span class="taken">cara delevigne<b>›</b></span> cory j. daniels