Le ciel répandait son innocence, cette pureté immaculée, sur le bas-monde, celui de la disgrâce qui engendrait des enfants tout aussi grisâtres que son univers abandonné aux chimères artificielles. On aurait souhaité être le reflet de ce limpide fantasme, la simple beauté qui efface tous les malheurs dont on s’entiche, on aurait voulut être fils et fille de la merveilleuse mer. Mais nous étions faits de chair et de vin comme le Divin le rêvait, comme il nous avait créé, libre de choisir nos actes et de faire nos propres choix...Le problème, avec nous, c’est que l’on faisait toujours les mauvais. Et en cette parfaite journée de Mai, dans la demeure des Greys, la légère bise de printemps s’éleva, sacrifiant son calme à la passion qui mouvait son être, emportant avec elle, les odeurs capiteuses, réjouissant les narines de nos personnages, d’un jardin en émoi. Ces dernières chevauchaient, telle des conquérantes, Vénus de l’invisible, les voiles blancs qui ornaient les gigantesques fenêtres surplombées d’or. Des caresses inutiles au vide ravissant les prunelles de la jeune demoiselle aux cheveux d’or, spectatrice de cette pièce théâtralement exquise. De ce moment magique entre la nature, le silence et elle. Son corps, vêtue d’une robe étincelante qui valait probablement milles fois plus que celles des anges, se laissa plonger doucement dans les coussins du fauteuil style appartenant à la Régence de la pièce dallée. La fumée, drapée des admirables muses, se libéra de l’emprise qu’était sa bouche entrouverte. Une danse virevoltante, valsant avec délectation et exaltation. Une grâce flottante qui trainait avec elle, prisonnière ou voleuse, des souvenances tout justes embrasées. Des mémoires qui dans leur langueur avait poussé la jeune fille à se recroqueviller dans le luxe d’un meuble, idylle existence. Les flots gris s’échouèrent sur le rivage de l’oubli, rêvant une dernière fois de subsister. Et les iris bleutées de la demoiselle voyaient le film de sa vie. Ils y observaient une enfant misérable dans le sang comme dans les poches, songeant à devenir actrice et travaillant ses mimiques, élaborant ses mensonges utopistes. Ils captaient la même, plus grande, quittant sa famille de pouilleux et d’alcooliques pour Chicago, là où elle pensait trouver son bonheur, suivre le rêve Américain. Mais ce qu’elle trouva fut la déchéance, le « never happy ending ». La blonde arpentait les rues, tel un fantôme, se faisant payer pour s’enfoncer encore plus dans la honte et le déshonneur qui l’inondait, puis elle rencontra ce jeune homme dont elle tomba follement amoureuse. Il la guida vers la réussite et très vite, cette Cendrillon des temps moderne, devint la chanteuse du fameux Bunny’s. Mais la fortune et le luxe qui y coulait, réveillait les instincts primitifs de la croqueuse de diamants, et en parfaite misérable, elle commença à voler les biens des hommes, tuer des gens pour leur chance qu’elle dérobait sans aucun scrupule. Elle était jeune, sans expérience, et se fit renvoyer pour les vols, on ne faisait pas confiance à une campagnarde. Elle quitta son boulot, quitta ces rapaces qui la guettaient, et tenta de percer dans le showbizness, car une couronne valait mieux que des oreilles de lapin. On aurait put en rire si elle n’avait pas de talent. Malheureusement pour elle, elle avait de grands rêves, mais un mauvais sang. Alors elle replongeait dans son travail de mafieuse indépendante et secrète, arrachant des vies de son couteau qu’elle aiguisé avec précision. Elle suivait cette homme, ce Dorian comme il prétendait être et celui-ci avide de pouvoir, pour elle et pour soi-même, lisant dans les journaux que Letty récupérait pour s’asseoir dessus, que le Grand Will Grey le bootlegger avait perdu sa fille dès sa naissance...qu’on l’avait kidnappé disait-on, avec sa mère en plus, il l’a poussa à « s’amuser » un peu. Elle n’hésita pas une seconde. La richesse ruissèlerait sur son corps le couvrant d’or et de chances, elle ne serait plus l’infortunée, la pauvreté et la soumission incarnée. Ses talents d’actrices la guidèrent et très vite, ce même journal qui avait nourrit la corruption, annoncèrent le retour de l’unique fille des Grey, ou du moins du père qu’il restait : Azmaria « Diamond » Grey. Il était si bon, si doux, et elle si capricieuse et perdue. Elle avait des remords comme elle les chassait. Il l’appelait son diamant, et elle...elle n’osait même pas prononcer le nom de papa. Son vrai père à elle était un incapable, un monstre qui battait sa famille et violait ses filles...toutes mortes...sauf elle. Elle calma ses ardeurs...ses pulsions criminelles et devint la jeune fille modèle, celle de la haute société qu’on enviait. Mais l’océan ne reste pas éternellement calme.
La fumée se dissipa, avalée par ses propres vagues, et de la dernière écume voletante...on y put y lire « je lègue ma fortune à Maria Chrysler » et seulement en-dessous « Azmaria Grey ». La première était sa véritable fille, sa fille, son sang, pas cette comédienne qui aurait fait une incroyable carrière si les étoiles étaient moins fières. Pourtant le vieux Grey s’était prit d’affection pour Letty, celle qui visait comme une véritable professionnelle, il aimait à dire qu’elle avait du sérum de tueur dans ses veines...que c’était un peu ainsi qu’il imaginait sa fille. Cette dernière, ayant grandi chez l’ennemi de Grey, sa femme l’ayant épousé. Il se sentait trahi...et elle aussi. Azmaria se sentait idiote de croire que son plan marcherait...Comment pouvait-il donner tous ses biens à une sotte qui ne pensait qu’à danser et qui ne voulait même pas voir son paternel ? Comment ? Elle l’avait suivi dans la maladie et dans ses mensonges ! Étant son arme, sa fierté. Cette fille de substitution qu’il aimait comme la sienne...Comment pouvait-il espérer s’acheter ? Sa fierté en prendrait un coup ! Et avant que cette maudite feuille ne soit officialisée, elle la brûla laissant pour unique bénéficiaire...elle et elle seule. Sa rage n’avait que commencé, elle était grande et monstrueuse la diablesse. Joueuse et hypocrite la démone, alors que les flammes de la cheminée dansaient, riaient, projetant leur infâme lumière sur son visage.
Sa main, épuisée par tant de souvenirs, arracha la fumée à la réalité laissant, pour dernière présence, la senteur du tabac. Elle grimaça, retint ses stupides larmes qu’elle détestait verser et qui avaient fait couler son mascara fétiche, creusant ses yeux comme un crâne sans vie, sans âme. Et elle osa, osa pencher son regard, vers le sol, vers l’enfer qui l’attendait gueule béante. Celui-ci y rencontra la putréfaction, ou l’ange damné. La lueur qui avait adoré l’ombre malgré sa différence...Devant ses yeux larmoyants, rongés par l’acide qu’était l’eau de son être horrifiant, du sang...Du vin bordeaux étouffant les dalles de la pièce et excitant les harpies de ses amertumes. Et cette fontaine de jouvence était déversée, sécrété par un cadavre...masculin. Familier. Admiré. Aimé. Le Grand Will Gey le bootlegger. Son père. Et les sorcières qui obscurcissaient son âme valsaient avec le Malin autours du feu, de sa haine, qu’elles avaient déclenché. Elle ne voulait pas...tout s’était passé si vite. Elle avait simplement fait un geste, un mouvement guidé par l’infamie, et il s’était endormi profondément. Cette criminelle n’avait même pas jeté son arme, elle ne voulait même pas effacer son assassinat, au lieu de cela, comme possédée, elle alla s’asseoir sur le fauteuil qui était à côté. Comme si elle était une autre personne. Bien des minutes passèrent avant que l’acidité qui parcourait ses muscles n’atteignent son cœur et la fasse rougir de honte...l’enterre sous ses larmes. Des soupirs saccadés remuèrent sa poitrine, secouant son âme de milliers de frissons...de petites morsures endiablées et gelées. Quelles pensées pouvaient s’aventurer dans sa raison ? Aucunes...bien trop peureuses pour se jeter dans le front qu’était à présent son esprit. Emmêlé et déroutant, comme à son habitude, lorsque la souffrance était trop grande. La douleur s’évanouirait si elle fumait encore un peu. Oui, encore un peu de cette drogue évanescente qui évanouissait cet honorable sang. C’est ce qu’elle fit, les mains tremblantes, détournant brusquement sa tête du cauchemar. Lâche de son œuvre. Déposant sa cigarette sur la table en marbre, elle cacha le revolver qu’elle tenait dans sa main salie, dans le trou constitué de milliers de pages qu’elle avait soigneusement creusé. Ce livre qui servait de tombeau au Vil, était la bible...drôle de coïncidence. Elle la referma subitement, enterrant avec, les monstres rugissant leur gloire et leur victoire, et décrocha le téléphone composant un numéro. L’attente fut longue mais subitement, comme si ses prières étaient enfin entendues, elle entendit une voix grave, qui semblait avoir dominé la demeure malgré son fréquent silence, à l’autre bout du fil. Ses yeux, cristallins et vides fixèrent sa cigarette d’où Morphée s’échappait encore, et d’un ton presque anodin et indifférent, toujours zébré par son enjouement naturel, elle osa enfin prononcer une phrase entière, sans que les battements sourds de son cœur ne l’emportent à son tour. Bonjour. John ? Oui, milles excuses. Je me sens si honteuse de vous déranger alors que je vous avais donné votre extraordinaire journée en ce beau mois de Mai...En effet, ce mois parait être si magnifiquement nostalgique d’un monde qu’il a quitté l’année dernière...Mais...il semblerait que je vais avoir besoin de votre précieuse aide.

pseudo/prénom : laura. › âge : éternelle petite licorne. › présence : normalement 2/7 voir plus. › où as-tu connu le forum ? bazzart. › un commentaire à faire ? quel contexte ! et les pv . › crédit de la fiche : tumblr. › personnage inventé, scénario, pv ? inventé darling.

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<span class="taken">teresa palmer<b>›</b></span> l. azmaria "diamond" grey