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 "Je me fais plus d'injure en mentant que je n'en fais à celui à qui je mens" |Karoline|

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Anonymous

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morals were looser n' the liquor was cheaper.




"Je me fais plus d'injure en mentant que je n'en fais à celui à qui je mens" |Karoline| Empty
MessageSujet: "Je me fais plus d'injure en mentant que je n'en fais à celui à qui je mens" |Karoline|   "Je me fais plus d'injure en mentant que je n'en fais à celui à qui je mens" |Karoline| EmptyMar 25 Juin - 20:04

Angoisse et vif espoir, sans humeur factieuse.
Plus allait se vidant le fatal sablier,
Plus ma torture était âpre et délicieuse;
Tout mon cœur s'arrachait au monde familier.
Jamie & Karoline


C’était normalement une matinée comme les autres. Une matinée banale où je prendrais un café au lait chargé en sucre avant de partir à la conquête des scoops de Chicago, des scoops destinés à assouvir la curiosité des citoyens honnêtes. Sauf que ce jour, cela fait une semaine que j’ai décroché un job au casino de la ville. Je suis la secrétaire particulière de sa propriétaire, Karoline Longwood. Je m’y amuse bien. Certes, ce n’est pas de tout repos. La femme d’affaires est exigeante et ne transige pas en matière de fainéantises. Cependant, je ne me sens pas concernée. Je m’investis comme s’il s’agissait réellement de ma véritable formation, comme si j’étais faite pour ce métier. Ce n’est pas bien difficile, c’est juste fatigant et surtout, angoissant, surtout aujourd’hui.

« Excusez-moi » interrompais-je un couple se plaignant de l’heure avancée. « Vous avez bien dit qu’il était huit heures moins cinq, c’est ça ? » J’étais à la bourre donc contrariée et cela devait probablement se remarquer. Surprise et choquée par mon empressement, la ronde épouse aux cheveux grisonnants et au tailleur rose bonbon opina du chef avant d’entreprendre de me rappeler mes bonnes manières. Moi, jusqu’ici hypnotisée par la vitrine bigarrée d’une boutique de mode, je venais de réaliser que j’étais en retard. Aussi, je ne prêtai aucune attention à son discours moralisateur. J’ai pris mes jambes à mon cou et j’ai filé sans politesse pour rejoindre les bureaux du Casino. Quelle catastrophe. Une semaine seulement que je suis engagée et j’arrive déjà après l'heure. Je ne risque pas de faire grande impression. Me virerait-elle, la patronne, qu’elle aurait raison. Je pourrais alors dire au revoir à mes petites machinations.

J’étais attendue pour huit heures, pas une minute de plus ni une de moins. Dès lors, j’envisageai le pis et je choisis la ruse pour attendrir mon employeur. M’accordant une halte dans la pâtisserie la plus chic de la région, j’achetai quelques douceurs pour le palais que j’offrirais à Karoline pour appuyer mes excuses. Et, quand bien même n’a-t-elle pas l’air sensible à ce genre d’attention, j’ose espérer que je récolterai au minimum une indulgence magnanime.

Avant de pénétrer dans l’immeuble, j’époussetai sans grand succès ma robe parme. J’avais dix minutes de retard et j’ai grimpé quatre à quatre les escaliers menant jusqu’au bureau de la propriétaire. J’ai frappé une fois. Deux fois. Je m’apprêtais à le faire pour la troisième fois quand une collègue ouvrit la porte. Elle m’informa que Madame Longwood était en réunion. Quelle chance. Essoufflée et y trouvant une double opportunité – la première est que mon arrivée tardive passe inaperçue, la seconde est que j’ai accès à ses petits secrets – je m’enquiers d’interroger la femme d’ouvrage, apprenant ainsi que nul ne remarquerait mon absence. Je sus également que Longwood était occupée depuis 7h ce matin et qu’elle le serait probablement encore à 11h. Quelle aubaine. J’avais deux heures devant moi pour retourner son bureau de fond en comble. Je ne suis pas ici vainement.

Lorsque je traîne ma frimousse dans les couloirs de la bâtisse, je ne cherche pas à m’intégrer, je cherche seulement des informations précises, des informations sur Reed. Je cherche les documents qui pourraient le blanchir, qui démuniraient mon employeur et qui l’enverraient tout droit en prison. C’est mesquin, je sais. C’est risqué également, d’autant que, personnellement, cette femme ne nous a rien fait. Absolument rien qui demande pour vengeance ruine et enfermement. Pourtant, je suis bien décidée à mener ces desseins à bien. Je suis persuadée qu’une telle victoire redorait le blason de Reed à ses yeux. Il pourrait alors reprendre sa vie là où il l’a abandonnée. Il pourra redevenir l’homme honnête et heureux qu’il était avant de s'obstiner à mener cette vendetta qui le détruit à petit feu. Il s’éteint de jour en jour et je n’en peux plus. Mon cœur mal accroché ne supporte plus de le voir crever, de le voir mourir, de le voir se suicider lentement, calmement, tristement.

J’entrepris mes fouilles archéologiques à commencer par les tiroirs d'un meuble lourd et oblong. L’un était fermé à clé. Les autres ne contenaient rien d’important et ma curiosité aidant – ou me condamnant – j’'essayai de forcer la serrure à l’air d’un trombone. Dommage. Dommage que je n’ai pris le temps d’observer régulièrement l’horloge habillant le chic papier peint de son spacieux et lumineux bureau. Dommage, oui, car lorsque grinça les gonds de la porte , j’ai senti mes mains trembler, mon cœur s’arrêter, mes jambes faiblirent au point que me redresser fut difficile. J’avais très exactement trente secondes pour trouver une excuse valable pouvant justifier mon comportement. Trente secondes durant lesquelles, le cerveau paralysé, je ne construis rien de bien malin si ce n’est : « J’ai fait tomber ma pince. Mais ça y est, je l’ai retrouvée. » avant de cheminer vers la sortie pour m’éclipser, me faire toute petite... ou plutôt, essayer.


made by pandora.
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"Je me fais plus d'injure en mentant que je n'en fais à celui à qui je mens" |Karoline|

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